La riposte de Mbeki face aux attaques britanniques contre le Zimbabwe.

Publié le par hort

http://www.thotep.com/article.php3?id_article=607?type=3

 

La riposte de Mbeki face aux attaques britanniques contre le Zimbabwe.

17/12/2008

Au cours de la deuxième semaine de décembre, les britanniques et leurs alliés ont redoublé d’efforts pour renverser le régime du Président du Zimbabwe, Robert Mugabe. N’ayant pas réussi à le chasser du pouvoir en appuyant sans condition l’opposition anglophile dirigé par Morgan Tsvangirai et Tendai Biti, ils prennent maintenant pour prétexte l’épidémie de choléra pour réclamer à cor et à cri une intervention militaire.

 

Ceci dit, le dernier rapport de l’OMS sur le choléra au Zimbabwe est alarmant, faisant état de 775 morts et de plus de 16000 malades. L’épidémie risque de s’étendre aux pays voisins (Zambie, Botswana, Mozambique, Afrique du Sud). Pourtant, il est relativement facile de vaincre le choléra en mobilisant les ressources nécessaires pour fournir de l’eau propre et des installations sanitaires.

 

Mais la préoccupation de Londres n’est pas de sauver des vies, mais de venir à bout de Robert Mugabe. C’est ainsi que le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a déclaré à l’issue d’une réunion avec ses homologues de l’UE : « Il y a unanimité sur le fait que, bien que l’épidémie de choléra fasse les grands titres, la véritable maladie au coeur du Zimbabwe est la mauvaise gouvernance du régime de Mugabe. »

 

Le Financial Times, véritable porte-voix des financiers de la City de Londres, proposait dans un éditorial de suspendre tout envoi de nourriture et de médecins, si « de telles mesures allègent les pressions sur M. Mugabe pour qu’il démissionne ». Plus direct, le Daily Telegraph, appelle le gouvernement britannique à « solliciter l’approbation de l’ONU pour renverser M. Mugabe ». Malheureusement, aussi bien Nicolas Sarkozy que Javier Solana de l’UE abondent dans le même sens. Sans parler de l’Open Society de George Soros, qui s’ingère partout où des intérêts miniers et stratégiques sont en jeu.

 

L’hypocrisie de ces appels est insoutenable. Pour preuve, ces mêmes puissances n’ont pas levé le petit doigt pour aider le Zimbabwe à combattre les facteurs responsables du choléra. Au contraire, elles lui imposent depuis des années des sanctions internationales, afin de punir le Zimbabwe d’avoir rejeté les conditionnalités du Fonds monétaire international (FMI). Il s’agit donc de faire du Zimbabwe un exemple. En bafouant sa souveraineté, la voie sera ouverte pour appliquer le même traitement aux autres nations africaines qui en jouissent encore.

 

Si le Premier ministre du Kenya, Raila Odinga, et l’ancien archevêque Desmond Tutu se sont ralliés au courant impérial en attaquant le Président zimbabwéen, les pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont adopté une approche différente. Leur chargé de mission pour le Zimbabwe, l’ancien Président d’Afrique du Sud, Thabo Mbeki, a élaboré un accord de partage du pouvoir pour un gouvernement d’unité nationale, approuvé par la SADC le 10 novembre.

 

D’ailleurs, initialement, Morgan Tsvangirai, du Mouvement pour un changement démocratique, a accepté ce nouvel accord, prévoyant une coalition constituée du Zanu-PF au pouvoir, du MDC-T et de l’opposition MDC-M. Par la suite, obéissant à ses maîtres anglais, il a renié ses engagements. Cette volte-face a inspiré à Thabo Mbeki une critique cinglante, où il accuse la direction du MDC de se préoccuper davantage d’« obtenir l’approbation de ses partisans à l’étranger », c’est-à-dire l’Angleterre et les Etats-Unis, que du sort de sa population.

 

Sur un ton fort peu diplomatique, l’ancien Président sud-africain martèle l’urgence de former un gouvernement capable au Zimbabwe, afin de rétablir les services essentiels pour la survie de la population et d’empêcher l’implosion du pays.

 

D’autres articles à lire

L’origine impérialiste du Choléra au Zimbabwe

http://www.africamaat.com/Affaire-Mubage-L-origine

Publié dans contemporary africa

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article