Devenir maitre ou passer d'un maitre à un autre

Publié le par hort

Devenir maître ou passer d’un maître à un autre ?
Anabela Lemos et Daniel Ribeiro (2007-05-10)
En considérant la surexploitation des ressources forestières dans la Province de Zambezia et les effets de la construction d’un très coûteux barrage sur les communautés environnantes, Anabela Lemos et Daniel Ribeiro se posent la question de savoir si après sa longue période de colonisation portugaise, le Mozambique ne court pas le risque d’être recolonisé sous la bannière du ‘partenariat économique avec la Chine’. Dans cet article ils relèvent les inquiétudes du Mozambique provoquées par les faibles exigences chinoises concernant l’environnement et le social ainsi que le non respect des droits de l’homme, le manque de transparence et la politique de non interférence.

« Cahora Bassa nous appartient » : c’étaient là, les premiers mots du président mozambicain, Armando Guebera lors de la signature du contrat de transfert du titre de propriété du barrage hydro-électrique du Fleuve Zambèze, barrage âgé de 27 ans. Le dernier lien du Mozambique à la colonisation par le Portugal est finalement brisé, mais les nouveaux liens économiques du Mozambique montrent ces mêmes caractéristiques d’exploitation et d’abus.

Les intérêts économiques abusifs ne sont pas quelque chose de nouveau dans les relations internationales. Il y a de multiples exemples des effets de déstabilisation et de paralysie qu’ils peuvent avoir sur les pays en voie de développement. Ces expériences négatives ont donné aux bailleurs de fonds étrangers comme la Banque Mondiale une mauvaise réputation, et ont obligé un certain nombre de ces bailleurs de fonds à prendre plus au sérieux les impacts sociaux et environnementaux et à élaborer des politiques pouvant promouvoir une justice sociale et une protection de l’environnement durable. Les expériences passées ont montré que de telles mesures sont des obligations cruciales dans la recherche d’un développement vraiment durable.

Malheureusement, l’un des pays investisseurs internationaux, en occurrence la grande Chine, rivalise avec la Banque Mondiale pour devenir le plus grand donateur des pays africains et cette situation sape les leçons préalablement acquises sur l’importance de la transparence, de la justice sociale et de l’environnement durable. La demande croissante de la Chine en nouvelles ressources énergétiques et minérales (mais aussi le besoin de la création de marchés pour ses propres biens) a provoqué un grand intérêt dans l’Afrique comme source d’approvisionnement de ces ressources naturelles ; plusieurs pays africains sont donc perçus comme des partenaires de plus en plus importants. La Chine est la plus grande consommatrice de zinc, de nickel, de cuivre, et de pétrole brut sans compter qu’elle est la plus grande importatrice de bois tropicaux.

La faiblesse de la Chine concernant les obligations sociales et environnementales, son non respect des droits de l’homme, le manque de transparence et la non ingérence dans les affaires intérieures des pays auxquels elle prête, a eu comme résultat que certains gouvernements africains ont des caisses pleines, ce qui leur permet de résister contre les pressions internationales et la lutte contre la corruption. Il s’ensuit que les dictateurs se maintiennent au pouvoir, ils centralisent la gestion des richesses et empêchent le vrai développement.

Le Mozambique est l’un des pays africains à avoir saisi l’approche chinoise de financement et qui s’est accaparé de l’opportunité de la non ingérence dans les affaires internes ainsi que d’autres faibles politiques. Voici quelques exemples récents des résultats néfastes de cette relation.

Exploitation du bois dans la Province de Zambezia

Les entreprises chinoises d’achat de bois s’affrontent avec les hommes d’affaires mozambicains, certains membres du gouvernement et leurs services de gestion des ressources forestières dans le déboisement des espèces tropicales de bois précieux qui poussent lentement dans les forets semi arides du Mozambique. La vitesse d’exploitation de ces espèces pourrait en causer l’épuisement dans les 5 à 10 ans à venir, selon les rapports du commerce du bois traité et non traité au Zambèze. Le déboisement sans aucune chance de renouvellement commence par le soutien des Chinois aux acheteurs de bois pour obtenir de ‘simples licences’ qui permettent l’exploitation du bois en quantité relativement petite dans des régions bien spécifiées. Ces licences sont accordées à de nombreux exploitants mozambicains (146 en 2003). Seulement c’est là le début d’un processus de déforestation que l’on appelle le ‘takeaway chinois’.

Lorsque la demande de licence a été approuvée, le propriétaire de la licence paie celle-ci (US$10-40 par mètre cube de bois selon les espèces). La plupart des propriétaires de licences mozambicains obtiennent des crédits de la part des acheteurs chinois pour couvrir ces dépenses. La disponibilité de ces crédits est le facteur principal qui motive l’essor de l’exploitation du bois, ce qui attire dans ce secteur des personnes non scolarisées et non qualifiées. Jusqu'à un tiers des opérateurs ne remboursent pas leurs dettes, et ce coût est renvoyé aux autres opérateurs, sous forme du moindre prix payé pour le bois. En moyenne, le revenu généré par les gens du pays travaillant dans le secteur du bois est en dessous du revenu minimal légalement requis qui s’élève à US$30 par mois.

Les quotas et les licences donnent très peu d’indications sur la quantité et les espaces abattus ; il y a une culture de sous-estimation dans les rapports. Les inspections sont rares et la corruption est monnaie courante, le système de contrôle par informatique de la délivrance des licences et du transport joue un rôle complètement cosmétique, selon les rapports des experts locaux. Il y a seulement un véritable point de contrôle à Nicoadala où les copies de toutes les licences sont classées et où tous les chauffeurs doivent s’arrêter. Tout observateur de cette affaire qui passe du temps à ce point de vérification se rend compte que l’on s’acharne plus sur les villageois ayant de petites quantités de bois coupé à la main et sur certains opérateurs industriels établis tandis que les opérateurs bien connectés aux politiciens, aux services provinciaux d’exploitation des parques et des forêts du Zambezia (SPFFB) ainsi que ceux connectés aux acheteurs de bois échappent à ce contrôle. En 2002, le quota retenu était de 42 000 m3 (1 132 000 ha d’ères de concessions) mais le rapport SPFFB indique que seulement 33 200 m3 (+/- 97 600 bûches) ont été exploités, dont seulement 28 400 m3 (+/- 83 500 bûches) ont été exportés. Mais cette année-là 17 gros porteurs et 27 bateaux centenaires ont embarqué des bûches au port pour un total de 51 000 m3 (+/- 150 000 bûches), selon le rapport des autorités du port (ce qui pourrait aussi être une sous évaluation de la part des experts locaux).

A titre d’exemple - vers la fin du mois d’octobre 2004, le gros porteur Chang Ping était arrimé dans le port de Quelimane pour embarquer 2000-2500 tonnes de bûches, selon le président de la société propriétaire du bateau tandis que l’exportateur local (Madeiras Alman), avait officiellement déclaré un poids total de 1074 tonnes (4715 bûches, pour un volume total de 1 602 m3). Le navire est resté 10 jours au port afin de charger la cargaison dans 3 cales simultanément 24 heures sur 24. Même en utilisant un système lent de chargement manuel au rythme de 20 bûches par heure et en comptant les heures de pause, on pouvait embarquer approximativement 10 000 bûches.

La manipulation ne s’arrête pas aux statistiques ou aux données, mais elle touche aussi la règlementation. Au début, les espèces commerciales principales (Classe 1) devaient être traitées avant l’exportation. Mais juste quand cette règlementation devait entrer en vigueur, le ministère sous l’impulsion de l’industrie d’exploitation du bois a promulgué une ordonnance spéciale (ou ‘ministerial diploma’) classifiant une nouvelle fois les espèces de bois pour permettre leur exportation comme bois non traité. Maintenant le bois non traité est exporté vers la Chine, ce qui a un effet néfaste sur l’industrie locale, à savoir le transfert de tous les avantages de l’un des pays les plus pauvres du monde vers celui qui est en voie de devenir l’un des plus riches. Ce qui se passe au Zambezia est perpétué ou empiré dans les autres provinces comme Cabo Delgado, Nampula et Niassa. Au lieu de combattre l’exploitation illicite du bois, à travers des mesures telles que la manipulation de la réglementation en matière d’exploitation forestière, la falsification des informations techniques et statistiques, la corruption et l’implication indirecte dans le secteur de l’exploitation forestière, la Chine facilite l’exploitation illégale et empêche le développement durable dans ce secteur.

Le barrage de Mpanda Nkuwa

Le projet du barrage de Mphanda Nkuwa est un bel exemple des problèmes relatifs au non respect par la Chine des droits de l’homme et de l’impact environnemental des projets qu’elle finance. Le projet de construction d’un barrage évalué à US$ 2.3 milliards à Mphanda Nkuwa a fait couler beaucoup d’encres et de salives au Mozambique avec la société civile et les communautés concernées qui ont relevé plusieurs inquiétudes. L’inadéquate évaluation de l’impact social et économique, les hauts risques économiques, environnementaux, sociaux et techniques ainsi que d’autres impacts négatifs ont découragé les bailleurs de fonds occidentaux comme la Banque Mondiale qui, elle, s’est retirée du projet. Malgré tous ces problèmes, au début de cette année, la banque chinoise EX-IM qui est la main prêteuse de la Chine à l’étranger a accepté de soutenir le projet de construction de ce barrage.

Le barrage de Mphanda Nkuwa aura une capacité de 1350 mégawatts ; il sera érigé sur l’un des fleuves africains qui compte déjà beaucoup de barrages, en occurrence le Zambèze. L’électricité du barrage sera dirigée principalement vers l’industrie et la grille régionale de l’Afrique Australe en ignorant complètement le fait que moins de 5% des Mozambicains ont accès à l’électricité. La production de l’électricité provoquera un doublement des fluctuations quotidiennes du débit du fleuve, ce qui aura un effet néfaste sur les populations en avale dont la vie dépend du fleuve pour un accès convenable et acceptable à l’eau, la pêche, la navigation sur le fleuve et la culture en temps de reflux.

Le barrage sapera aussi les années d’effort de restauration du delta du Zambèze (la zone humide la plus riche de toute l’Afrique Orientale et un site décrété comme zone humide d’importance internationale par la Convention de Ramsar), qui avait été endommagé par la mauvaise gestion du barrage de Cahora Bassa jusqu’à 70 km en amont de Mphanda Nkuwa. Un régime de débit quotidien et des simulations d’inondation ont été suggérés afin de permettre un meilleur développent écologique en aval et atteindre le débit requis pour la restauration de l’environnement. Le débit du barrage de Mphanda Nkuwa est basé sur l’actuel débit destructif de Cahora Bassa et le rapport d’étude de l’impact environnemental du projet stipule que si ceci changeait, Mpahanda Nkuwa ne serait plus économiquement fiable. Il paraît donc probable que des années de travail de restauration du Zambèze en amont de Cahora Bassa seront abandonnées au profit de l’initiative de générer plus de courant hydroélectrique à partir du fleuve.

Le récent séisme d’une amplitude de 7.5 et plusieurs autres effets secondaires ont justifié les préoccupations existantes à propos des risques séismiques du projet Mphanda Nkuwa. Le pays avoisine la frontière de la plaque tectonique Nubia-Somalia qui traverse une zone très active appelée le Shire trough qui s’étend vers le sud, en allant du point le plus au sud du Malawi jusqu'aux environs de Maputo. Le pays est donc considéré comme étant dans une zone ou les activités séismiques sont actives ; malheureusement une mauvaise documentation dans ce domaine empêche les chercheurs de déterminer la possibilité de grands tremblements de terre. Par exemple, le récent séisme d’une amplitude de 7.5 était presque 13 fois supérieur à l’amplitude normale tout au long de cette plaque.

Le barrage de Mphanda Nkuwa sera dans une zone séismique active, seulement à 200 km du cœur de cette zone de cassure. En plus, la forme de la cassure montre que le réservoir du barrage pourrait augmenter la capacité séismique des plaques avoisinantes - résultat provoqué par l’augmentation du poids de l’eau et phénomène connu sous le nom ‘d’activité séismique provoquée par le réservoir’ ou RIS. Ce qui plus est, la faille traverse le réservoir à 25 mètres de l’endroit proposé pour l’érection des murs du barrage. On croit que cette faille est active même si, selon les rapports géologiques récents, il n’y a pas d’activités. Le manque d’expérience et de connaissances du Mozambique en matière de construction de grands barrages et les faibles exigences sociales et environnementales chinoises auxquelles il faudrait ajouter la quasi-inexistence de données pour cette région, augmentent le risque et la possibilité d’un grand désastre.

Le financement de la banque chinoise EX-IM a pour objectif de promouvoir l’exportation de pièces mécaniques et électroniques ainsi que de produits de haute technologie ; ceci dans le but de soutenir les sociétés chinoises en leur proposant des contrats avantageux en matière de constructions offshore et de projets de construction à l’étranger en conformité avec la devise ‘go global’ pour qu’elles deviennent de véritables multinationales. L’intérêt que la banque porte au projet Mphanda Nkuwa a annulé les pressions qui pesaient sur le gouvernement mozambicain pour une évaluation de l’impact social et environnemental de ce projet. L’implication de la banque chinoise dans ce projet a aussi permis au gouvernement d’éviter d’en adresser les aspects négatifs. Si le projet du barrage de Mphanda Nkuwa se réalise dans sa forme actuelle, ce sera un autre exemple des impacts négatifs des grands barrages sans compter qu’il constituera un handicap majeur au développement du Mozambique.

D’autres projets de construction de barrages en Afrique n’ont pas donné de précédents encourageants. Il y a eu de sérieux abus des droits de l’homme en rapport avec le barrage de Merowe au Soudan, par exemple (voir l’article d’Ali Askouri). Le programme de compensation a été mal appliqué, il n’y a pas eu de transparence, et il est question de mauvais impacts sociaux et environnementaux. Plus près de nous en Zambie, la société étatique ZESCO travaille avec la société chinoise Sinohydro sur le projet de la gorge de Kafue.

Elle a choisi le site du barrage après une évaluation équilibrée comportant des facteurs économiques, sociaux et environnementaux. Mais, nous avons appris de sources internes que Sinohydro a dit à ZESCO que ce n’était pas de cette manière que cela se faisait en Chine et que Sinohydro voulait avoir un site dont l’évaluation se focaliserait uniquement sur des facteurs économiques. En fin de compte, le site original de ZESCO a été retenu mais il n’est guère prometteur que les constructeurs du barrage de nationalité chinoise doivent tenter de se focaliser sur les aspects économiques du projet.

Nous avons aussi appris des allégations de la part de nos communautés de pêcheurs de nos côtes, allégations selon lesquelles les navires de pêche illégaux chinois utilisent de grands cordiers et des filets maillants, qui non seulement attrapent des tortues et des requins mais aussi détruisent nos zones côtières. On a rapporté qu’un navire chinois a accosté au port de Maputo en octobre 2005 avec environ 4 tonnes de nageoires de requins illégaux. Aucune information n’était disponible sur les espèces de requin, ni sur le lieu ni les méthodes de leur capture. Les navires de pêche illégaux chinois profitent du manque d’intérêt de la part de nos dirigeants et du manque de moyens de contrôle et de surveillance de nos côtes pour les détruire et détruire aussi les moyens de survie de nos communautés.

Le lien économique avec la Chine est encore un partenariat jeune et grandissant avec de nombreux investissements en perspective. Le peu d’investissements fait à l’heure actuelle montre une tendance vers l’exploration et l’abus. Le caractère secret qui entoure les négociations, soit concernant Cahora Bassa ou Mphanda Nkuwa, les conditions de financement, le non respect des éléments de base pour un véritable développement comme l’égalité, la justice sociale, l’environnement sain, et l’équité, nous conduisent à poser la question de savoir si les Mozambicains sont en train de devenir maîtres de leur pays ou s’ils passent simplement d’un maître à un autre. Quel en est le coût pour notre peuple et nos terres ? Quel sera l’héritage des générations à venir ? Qu’est-ce qui nous attend à l’avenir ? Après tant d’années de colonisation par le Portugal, sommes-nous en passe de subir une nouvelle colonisation au nom du développement et sous la bannière d’un partenariat économique avec la Chine ?

Anabela A. Lemos est un activiste mozambicain pour l’environnement. Il est fondateur et directeur de JA! (Justiça Ambiental). Daniel L. Ribeiro est un biologiste mozambicain, chercheur et activiste pour l’environnement. Il est co-fondateur de JA ! (Justiça Ambiental) et coordinateur de l’unité du JA! chargée des eaux des fleuves et du développement.

• Ceci est une version abrégée d’un article publié en anglais par Anabela Lemos et Daniel Ribeiro. La version complète, y compris les références, est disponible dans un livre qui publié par Fahamu en janvier sous le titre Perspectives Africaines sur la Chine en Afrique. La version complète des articles est disponible (en anglais) en ligne en format .PDF sur le site de Pambazuka News.

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*Ce texte a d'abord paru dans l'édition n° 282 de Pambazuka News English. Voir:
http://www.pambazuka.org/en/category/comment/38847

Traduction en français du texte original anglais faite sous la direction de Vanessa Everson, Université du Cap, par Dr Blanche Assam et Dr Dominique Mwepu.
 
 
Nouvelle frontière dans l’exploitation des ressources naturelles africaines.
John Rocha (2007-05-10)
John Rocha tente de répondre à deux questions relatives au rôle de la Chine en Afrique : Comment l’influence grandissante de la Chine en Afrique pourra soit avancer soit limiter l’agenda africain ? Et quels en sont les défis et les implications pour les gouvernements africains, le secteur privé et la communauté internationale ?

Introduction

L’influence grandissante de la Chine sur l’échiquier international continue d’attirer l’attention des gouvernements, du secteur privé et de la société civile. Avec sa grande population et son récent taux de croissance économique estimé à 9.5%, la Chine se place maintenant en deuxième position après les Etats-Unis en matière de consommation de produits pétroliers.

En fonction des projections actuelles, la demande de la Chine et sa consommation de ressources minières pourront augmenter de manière exponentielle dans un proche avenir. Ainsi donc, la Chine cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement et elle porte son regard sur l’Afrique comme partenaire naturelle.

Vers le début du 21ème siècle, les leaders africains avaient lancé le Nouveau Partenariat pour le Développent de l’Afrique (NEPAD). Ils ont aussi transformé l’ancienne Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en une structure plus active dénommée Union Africaine (AU). Son objectif principal était de réduire le fossé de développement existant entre l’Afrique et le reste du monde. Quant à la Chine, elle a adopté la stratégie de base de la mondialisation visant à ouvrir la Chine aux investissements étrangers mais aussi à créer de nouveaux marchés d’investissement pour la Chine dans les pays étrangers. L’élément clé de ces deux stratégies est le désir ardent d’améliorer les relations sud-sud afin de renforcer le rôle des pays en voie de développement sur la scène internationale.

En dépit de l’engagement de la communauté internationale de doubler son assistance étrangère en faveur de l’Afrique en lui accordant un montant additionnel de US$25 milliards d’ici l’an 2010, la composition, le taux et la lenteur de la libération de ce montant sont en train de générer une certaine désillusion africaine envers ses partenaires traditionnels.

On se rend aussi compte de plus en plus que les relations traditionnelles et le partenariat avec l’Occident n’ont pas aidé l’Afrique à surmonter ses obstacles structurels dans sa tentative d’éradiquer la pauvreté et de sortir de sa marginalisation économique. Au lieu de se développer, l’Afrique semble souffrir d’une hémorragie alors que les autres pays du monde continuent à s’enrichir à ses dépens par le biais d’une exploitation disproportionnée de ses ressources naturelles et le renforcement d’un système économique mondial inéquitable.

Statut actuel et tendances de la coopération entre la Chine et l’Afrique

Selon le ministère chinois des affaires foncières et ressources naturelles, en 2004 il y avait 158 minerais avec des ressources et des réserves identifiables en Chine. Mais ces ressources sont insuffisantes et elles ne peuvent pas couvrir la demande nationale toujours croissante. Elles ne peuvent pas non plus maintenir la croissance économique spectaculaire de la Chine. A titre d’exemple et sur base des projections faites par le ministère chinois des affaires foncières et ressources naturelles, d’ici l’an 2010 la production nationale du pétrole brut pourra couvrir 51-52% de la demande mais seulement 34-40% en 2020. La production nationale du fer pourra couvrir 38% de la demande d’ici l’an 2010 mais seulement 29% en 2020. On estime que d’ici 2010 et 2020, le déficit de charbon atteindra 250 millions et 700 millions de tonnes respectivement. Ainsi donc, la Chine se tourne vers l’Afrique pour couvrir une partie de ses besoins à court et à long terme.

Historiquement, la disponibilité des matières premières brutes et les perspectives de gros bénéfices sur l’investissement, surtout dans le domaine de l’exploitation des ressources naturelles, ont toujours encouragé l’expansion et le renforcement des relations politiques et économiques avec l’Afrique.
L’Afrique est bénie avec des gisements impressifs de richesses minières, y compris la quasi-totalité des réserves mondiales de platine, de chrome et de diamant ; une grande partie des réserves mondiales d’or, de cobalt, et de manganèse ainsi que des réserves importantes de bauxite, de charbon, d’uranium, de cuivre et de nickel. Sur base des estimations actuelles, l’Afrique a aussi 7% des réserves mondiales de pétrole. De nouveaux gisements de pétrole viennent d’être découverts au Madagascar, en Zambie, et en Ouganda tandis des explorations à grande échelle se poursuivent en Ethiopie, au Kenya et en Tanzanie. On estime que d’ici l’an 2010 le Golf de Guinée livrera au marché mondial le cinquième des nouveaux barils.

A l’heure actuelle, la Chine importe le quart de son pétrole de l’Afrique au travers de ses intérêts pétroliers en Algérie, en Angola, au Tchad, au Soudan et augmentera ses parts en Guinée Equatoriale, au Gabon et au Nigeria. En 1995 des droits d’exploration du pétrole ont été établis entre la société nationale des hydrocarbures de la Chine dénommée China National Petroleum Corporation (CNPC) et le Soudan. La société chinoise possède 40% des parts dans la Compagnie des Opérations Pétrolières du Grand Nil d’où elle tire plus de 300 000 barils par jour. Une autre société chinoise, Sinopec, est en train de construire un oléoduc de 1 500 kilomètres de longueur vers Port Soudan sur la Mer Rouge où le groupe chinois de génie civil et construction des infrastructures pétrolières est présentement en train de bâtir un réservoir de chargement.

La Chine a investi plus de US$ 8 milliards sous forme de contrats d’explorations pétrolières. Au Nigeria la société chinoise d’exploitation du pétrole offshore dénommée China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) a acquis 45% d’intérêt de travail dans une licence d’exploitation du pétrole offshore, la licence OLM 130, pour un montant de US$2.268 milliards cash. La CNPC a investi dans la raffinerie de Port Harcourt tandis que Petro-China est intéressé par la raffinerie de Kaduna. La société ONGC Mittal Energy Ltd (OMEL), un partenariat entre la société d’exploitation de pétrole et de gaz naturel (Oil and Natural Gas Corporation) et le groupe L. N. Mittal, investira US$ 6 milliards dans les secteurs du chemin de fer, du raffinage de pétrole et de l’électricité en contrepartie des droits de forage du pétrole.

Sinopec et Unipec ont fait des investissements similaires au Gabon à travers un partenariat avec Total tandis que la société Pan-Ocean exploite le bassin à terre Tsiengui. Pan-Ocean s’est aussi associé à Shell pour explorer Awokou-1. Le Gabon vend le cinquième de sa production annuelle de pétrole à la Chine.

Alors que les accords pétroliers chinois ont attiré l’attention du monde, on parle très peu du besoin de la Chine en métaux de base tels que l’aluminium, le cuivre, le fer, le nickel, le zinc et d’autres minerais. En République Démocratique du Congo, la société Feza Mining, un partenariat entre la société chinoise Wambao et des hommes d’affaires congolais est en voie d’achever la construction d’une usine poly-métallurgique qui, selon le ministère des mines de la RDC, produira 1 000 tonnes de cobalt pur par an.

Caractéristiques des investissements chinois en Afrique

L’approche chinoise a plusieurs caractéristiques distinctes. Par exemple, l’une des caractéristiques principales de la coopération entre la Chine et l’Afrique, c’est le lien étroit entre les objectifs de la politique étrangère de la Chine et le rôle que jouent les entreprises chinoises. A la fin du mois de juin 2003, le ministère chinois du commerce avait donné le feu vert à 602 entreprises chinoises pour investir en Afrique un montant global de US $ 173 milliards. A la fin de l’année 2004, le montant d’investissements a atteint 715 milliards. Les activités que ces sociétés entreprennent sont variées et comprennent : commerce, traitement, fabrication, communication, transport, routes, agriculture et développement des ressources.

Par exemple en Angola, un contrat d’une valeur de US$2 milliards a conduit à la reconstruction des routes nationales, la construction d’un nouvel aéroport dans les alentours de Luanda et d’autres projets importants de développement des infrastructures. En plus, un accord d’une valeur de US$ 69 millions a été signé entre la société angolaise MundoStartel et la compagnie chinoise ZTE Corporation. De surcroît, le conseil ministériel angolais a approuvé les activités élargies de ZTE Corporation. Celles-ci verront ZTE investir US$ 400 millions, dont US$ 300 millions seront dévoués à la modernisation et à l’expansion d’Angola Telkom pour développer le réseau téléphonique angolais. Selon le gouvernement angolais, les US$ 100 millions restant seront investis dans la communication militaire et le développement d’une usine de fabrication de portables ainsi que la création d’un institut de formation en télécommunication pour les employés angolais. C’est là le caractère multi facial des transactions chinoises qui semble attirer les pays africains.

Un point positif est que sans doute les investissements chinois en Afrique ont et pourraient avoir quelques impacts positifs. La Chine aide certains pays africains à reconstruire leurs infrastructures et elle leur fournit d’autres types d’assistance pour l’agriculture, l’eau, la santé, l’éducation et d’autres secteurs. Ceci pourrait avoir des retombées positives dans la diminution des coûts des transactions et assister les gouvernements africains à adresser les calamités sociales comme la provision inefficace des soins médicaux, la crise d’énergie, le développement des capacités et ainsi de suite. Une augmentation de la demande chinoise en matières premières a provoqué une montée des prix des marchandises avec comme résultat l’augmentation des capitaux dans les coffres de plusieurs pays dont l’économie dépend de ces ressources. Mais les pays africains doivent utiliser cette aubaine pour se constituer des réserves pour l’avenir en investissant beaucoup dans l’éducation et la formation, en diversifiant l’économie et en renforçant les mécanismes d’administration et de gestion de l’état sur le plan politique, économique et des sociétés afin d’être mieux préparés à maintenir et à soutenir le boom économique actuel du continent africain.

Sur un ton pessimiste, l’on dira que le cadre du NEPAD exalte les vertus tels que l’autonomie africaine, le leadership, la prise en charge de sa propre destinée ainsi qu’une bonne gouvernance sur le plan économique, politique et général comme fondement de son plan de développement. L’émergence de la Chine comme actrice majeure de la scène africaine pourrait saper la vision du NEPAD. En effet, les pays africains pourraient devenir de plus en plus dépendants de la Chine au lieu de dépendre de leurs ressources nationales et leurs potentialités humaines.

A l’heure actuelle, c’est la Chine et non pas les pays du NEPAD ou le marché interne, qui est perçue comme source sûre de la mobilisation des ressources. Il y a aussi d’autres inquiétudes à propos des projets financés par la Chine. Dans certains cas, le taux des expatriés chinois (main d’œuvre et entreprises) s’élève à 70% tandis que les employés locaux ne constituent que 30%. Cette pratique ne facilite pas les efforts de l’Afrique dans sa lutte contre le taux de chômage élevé ou la pauvreté. Ceci ne stimule pas non plus le secteur privé africain à croître techniquement et financièrement. Bien au contraire, cette pratique pourrait renforcer la dépendance de l’Afrique vis-à-vis de l’assistance externe.

D’autres craintes liées à l’émergence de la Chine relèvent du fait de la non adhésion de la Chine à l’approche occidentale du conditionnement d’aide ; ce qui pourrait anéantir tous les progrès accomplis dans la lutte contre la corruption et pour l’amélioration de la bonne gouvernance en Afrique – impliquant que le problème de la corruption en Afrique est un problème purement africain. Il y a une attention unidimensionnelle dédiée à l’Afrique comme source du problème alors qu’en réalité c’est un problème à l’échelle mondiale. Ceci nous conduit au grand débat sur le combat du capital. Admettant que le revenu de l’Afrique raflé par son élite représente un défi majeur pour la croissance économique et le développent durable du continent, l’hémorragie monétaire des fonds quittant le continent prend plusieurs autres formes. Selon Raymond Baker, chercheur de renommée sur ce genre de questions, la surenchère et le transfert des prix sont parmi les pratiques utilisées pour déplacer l’argent des pays en voie de développement.

A mon avis, la gestion effective et efficace des fonds et des biens publics ne devait pas se limiter à la publication des revenus que les pays africains ont obtenus grâce à l’exploitation de leurs ressources naturelles. Elle doit aussi s’assurer que ces transactions apportent des avantages optimaux aux populations africaines. Par exemple on parle du rapatriement des fonds issus des gains illicites, de la surenchère et du transfert des prix inclus mais sans se limiter au secteur de l’industrie extractive. Ces pratiques contribuent de manière significative à l’accroissement de la corruption, et elles ont servi de sauf-conduits à la corruption ainsi qu’à la lutte contre le capital. En plus, l’Afrique n’est pas seulement en train de perdre de l’argent à travers la corruption et d’autres activités de blanchiment d’argent mais elle est aussi victime d’un système économique mondial déséquilibré.

Montée des enchères et le nouveau partage de l’Afrique

L’émergence de la Chine comme actrice principale du théâtre africain pose deux défis cruciaux pour l’Afrique et la communauté internationale. Le premier est celui relatif à la faiblesse des systèmes administratifs africains (faible production de revenus, gestion, capacité de remboursement), l’absence d’ordre public et la lourde dépendance des ressources minières. Cette situation est aggravée par le manque de cadres adéquatement formés et de savoir-faire technologique ; or, ces éléments sont des ingrédients essentiels pour métamorphoser la situation actuelle de l’Afrique pour qu’elle sorte de l’état actuel de dépendance des ressources naturelles vers un état de développement continental et humain. Ces faiblesses majeures rendent l’Afrique susceptible à ce qu’on appelle communément ‘la malédiction des ressources’

Deuxièmement, il apparaît clairement qu’un développement économique accru au cours des quelques décades à venir, peu importe sa variation régionale, aura un impact significatif sur l’accroissement de la demande des ressources vitales. La consommation en Afrique ou ailleurs, est liée à l’amélioration du niveau de vie.

Par conséquent, la dynamique de la croissance économique et du développement, la croissance démographique, l’augmentation de la consommation et l’amenuisement des ressources vont générer une intense compétition sur l’accès aux ressources naturelles et le contrôle de ces dernières. L’impact de ces développements sera plus particulièrement sévère en Afrique à cause de l’ampleur des faiblesses citées ci-haut.

Perspectives d’avenir

Plusieurs sont d’accord pour dire que la grande diversité des ressources naturelles africaines seront des outils essentiels dans la lutte contre la pauvreté, le sous développement et la marginalisation. Les récentes découvertes des gisements pétroliers au Madagascar, en Zambie et en Ouganda prouvent aussi que le véritable potentiel des ressources minières africaines demeure encore un mystère pour l’Afrique elle-même mais aussi pour le monde. Le continent africain n’a pas encore été complètement exploré et son potentiel économique latent demeure inconnu. Néanmoins, il y a un besoin de changement au niveau des mentalités des dirigeants africains des secteurs public et privé. La communauté en général et la société civile en particulier peuvent jouer un rôle essentiel pour s’assurer que les ressources naturelles africaines soient exploitées et gérées de manière à contribuer à l’éradication de la pauvreté et garantir une croissance économique et un développement durable.

D’abord il faudra placer les intérêts nationaux au-dessus des gains personnels à court terme. Dans la plupart des pays africains, l’état ou le chef de l’état est le garant des ressources minières du peuple. La constitution les oblige à exploiter et à gérer ces ressources pour le bien de toute la nation. Il est impératif que ces dispositions constitutionnelles soient respectées et appliquées avec rigueur. La capacité institutionnelle, législative, régulatrice et exécutive de l’état doit être renforcée afin de dissuader tout comportement malhonnête et opportuniste. Pour s’assurer que les Chinois et les autres multinationales investissant en Afrique opèrent de manière à favoriser la cohésion sociale et la croissance économique, les leaders africains, les institutions publiques, les entreprises et les citoyens doivent se comporter de façon exemplaire et être au-dessus de tout soupçon.

Deuxièmement, pour le moment apparemment, il n’y a pas de stratégie régionale ou continentale claire pour traiter adéquatement de la multitude d’acteurs. Ce manque de stratégie commune a pour conséquence l’approche fragmentée qui affaiblit la position africaine à la table des négociations commerciales. Cette situation est en contraste direct avec celle de la Chine et des autres acteurs qui viennent en Afrique avec des propositions bien réfléchies et emballées qui leur permettent de bien maximiser les profits de chaque relation avec les pays africains. La Chine en particulier semble avoir une stratégie résolue et elle atteint avec succès les objectifs qu’elle s’est assignés vis-à-vis de l’Afrique. On pourrait bien se poser la question de savoir qu’est-ce qui constitue la force motrice de l’intérêt soudain que l’Afrique porte envers la Chine ? Fait-elle partie d’une approche bien mesurée pour déployer le véritable potentiel économique du continent ou bien s’agit-il seulement d’une réponse docile aux événements qui se déroulent en face d’elle ? Considérant l’expérience des relations africaines avec l’Occident avant et après les indépendances, la maxime qui dit ‘un homme averti en vaut deux’ revêt, dans ce cadre, une importance toute particulière.

Mieux encore, pendant que le cycle de l’augmentation de la demande des marchandises et le prix élevé des denrées génèrent des bénéfices énormes pour le continent africain (et cette tendance vers la hausse est supposée continuer), l’Afrique doit se protéger contre le syndrome de la Maladie Hollandaise. La diversification de l’économie et l’exportation doivent être de ses plus grandes priorités. En développant les industries secondaires et tertiaires, l’Afrique pourra créer des emplois additionnels, soutenir les revenus de l’état et stimuler la croissance économique.

Malgré sa contribution considérable au marché des matières brutes, les perspectives du développement africain sont entravées par sa lourde dépendance du secteur primaire qui est l’élément central de ses économies. Cette situation est exacerbée par un système international inéquitable qui favorise l’exportation des matières premières mais qui empêche et restreint l’exportation des biens manufacturiers africains. Jusqu'à présent, la Chine ne montre pas une déviation significative de cette pratique internationale bien établie.

Mais, comme je l’ai dit plus haut, la croissance de la demande internationale des marchandises a eu comme résultat le passage d’une économie de marché centrée sur l’acheteur vers une économie de marché centrée sur le vendeur. Il est possible que cette tendance continue dans un avenir proche, stimulée par le boom économique asiatique sous la houlette de la Chine, mais de l’Inde aussi. Grosso modo, l’émergence de nouveaux acteurs donne une nouvelle opportunité aux pays dotés de ressources en les mettant en position de force et en les gâtant dans leur choix de négociations commerciales.

Cette opportunité doit être pleinement exploitée et maximisée si l’Afrique veut s’extirper de la périphérisation et jouer un rôle central dans l’économie mondiale. A titre d’exemple, l’Afrique doit diversifier son économie en identifiant des niches stratégiques et en insistant sur les avantages locaux, mais aussi en négociant de meilleurs termes d’échanges aux niveaux bilatéral et multilatéral sans oublier d’utiliser ses potentialités naturelles comme un levier lors des négociations politiques et économiques avec ses partenaires internationaux. Néanmoins, pour que cette stratégie soit efficace, l’Afrique doit adopter une approche plus intégrée et plus coordonnée dans ses relations bilatérales et multilatérales. Contrairement à la Chine et aux autres puissances économiques de ce monde qui sont soutenues par des étaux économiques et politiques forts, la capacité de l’Afrique à tenir tête est plutôt limitée.

Il y a aussi le besoin d’une collaboration accrue des sociétés civiles à travers les différents pays africains. A l’heure actuelle, la participation communautaire à l’exploitation et la gestion des ressources minières est vraiment modeste. Là où elle apparaît, on trouve que le comportement et les méthodes employées sont susceptibles de provoquer une autodestruction, comme dans le cas des garimpeiros en Angola ou des rebelles du Delta du Niger. Une autre opportunité majeure pour la société civile se trouve dans le domaine de la recherche et de la gestion des connaissances. Il y a un manque d’informations qui conduit à un impact négatif sur l’élaboration des politiques et leur mise en application.

Le point de départ consiste à s’assurer que le dialogue entre la communauté internationale et l’Afrique soit plus constructif et qu’il renforce les idéaux du NEPAD, à savoir, partenariat, respect mutuel et gains. L’objectif primordial d’un tel processus doit être celui de s’assurer que les ressources naturelles africaines soient gérées de façon efficace et durable pour le bien du continent et de l’économie mondiale. En d’autres termes, sur le plan continental et mondial, la paix durable, la sécurité, la stabilité et le développement durable doivent être les piliers de la coopération à venir dans ce secteur vital.

John Rocha est analyste en chef au sein du Programme Paix et Sécurité de l’organisme SaferAfrica où il dirige le processus conduisant à l’élaboration des conditions minimales pour l’exploitation et la gestion des ressources naturelles africaines. Rocha détient une licence en sciences humaines et sociales, spécialisation gouvernement, administration, développement.

• Ceci est une version abrégée d’un article publié en anglais par John Rocha. La version complète, y compris les références, est disponible dans un livre qui publié par Fahamu en janvier sous le titre Perspectives Africaines sur la Chine en Afrique. La version complète des articles est disponible (en anglais) en ligne en format PDF sur le site de Pambazuka News.

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Ce texte a d'abord paru dans l'édition n° 282 de Pambazuka News English. Voir:
http://www.pambazuka.org/en/category/comment/38846

*Traduction en français du texte original anglais faite sous la direction de Vanessa Everson, Université du Cap, par Dr Blanche Assam et Dr Dominique Mwepu.
 

Publié dans contemporary africa

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